Enfin. Mongoxique, nous voilà. Le guide a l'air sympa, même si son niveau de français laisse à désirer. Mais bon, ce n'est qu'un détail. Après tout, quand on part pour un voyage si incroyable, on ne va pas s'arrêter sur des broutilles. D'autant que le Mongoxique a l'air d'un pays génial. J'ai lu quelques trucs sur l'histoire et la géographie de cette nation, et ça s'annonçait très bien. Quelle chance d'y être invité gratuitement. Même si, en théorie, je dois aussi travailler, pour dessiner mon compte rendu de ce pays et lui faire un peu de publicité. Un instant, Simon et moi nous sommes demandés pourquoi ne pas avoir invité des auteurs un poil plus connu. Mais notre cher guide nous a vite apporté la réponse : le Mongoxique avait effectivement tenté d'inviter des dessinateurs célèbres et, après plusieurs refus, décidèrent de se tourner vers la nouvelle génération.
Après une discussion très animée dans le taxi, qui nous permit de faire plus ample connaissance avec le guide, nous arrivons à notre hôtel. Le logement est spartiate, mais on ne demandait pas un quatre étoiles de toute manière. Surtout pour le temps que nous allons y passer : nous avons à peine un quart d'heure pour déposer nos bagages dans la chambre. Ce soir, nous sommes invités par le dirigeant du pays : le sultan-général-président Al Houn Cador. Ou sa grandiloquente suprêmeté, comme il convient de l'appeller. Autant dire qu'il va y avoir du gratin.
La réception se passe dans une sorte de palais des congrès. Je trouve ça un peu énorme pour un simple apéro dînatoire mais bon, il y a bien le président, et surtout des journalistes, écrivains, artistes, blogueurs, philosophes et intellectuels du monde entier. C'est la première fois que le gouvernement mongoxicain s'offre une telle publicité, et il compte bien se faire connaître tout autour de la terre par ce biais. Mais, désintéressés par ces mondanités (et aussi parce que notre niveau d'anglais laisse à désirer), Simon et moi nous rendons au buffet. Les canapés, d'étranges spécialités locales, nous laissant un goût amer au fond de la bouche, nous avons préféré déguster l'éthavkal, alccol typique ma foi fort délectable, mais qui rend euphorique assez rapidement. C'est après quelques verres qu'enfin nous rencontrons deux compatriotes, dont le nom et le visage m'étaient familiers. Ils débattaient avec passion sur quelques questions à propos de la politique actuelle du Mongoxique.
Après ça, la plupart des invités s'en vont. Il reste encore du monde à discuter, mais je pensais qu'il y aurait une sorte de petite fête avec de la musique. Même pas. Et comme on ne trouve aucun Français avec qui parler, à part Tarpenier et Gala (qui semble d'ailleurs s'être évaporée depuis son petit discours), Simon me propose d'aller nous coucher pour profiter au mieux de notre journée. Proposition que j'accepte sans hésiter.